Macron-Mélenchon : le choc des programmes

La France est-elle condamnée au programme de cruauté sociale et de productivisme échevelé annoncé par un Sarkozy rajeuni et déguisé en Macron lors de son allocution du 9 novembre ?

A cinq mois de l’élection présidentielle, il est temps que le débat s’engage sur le fond des programmes des candidats. L’écume des petites phrases et de la psychologisation du débat prive le peuple français de sa liberté. Il n’est pas de démocratie, de République, de souveraineté populaire sans un débat éclairé sur les enjeux du pays et sans confrontation des solutions proposées.

Entendons-nous bien, un programme n’est pas un empilement de mesures destinées à faire le buzz pour occuper quelques heures twittos, chaines d’infos en continu ou commentateurs professionnels. Un programme politique, c’est d’abord une vision du monde et du pays.

De ce point de vue, le candidat Macron vient de présenter son programme : poursuite de la gestion erratique et autoritaire de la pandémie de covid, accentuation de l’ébriété énergétique avec la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, nouvelle étape de la normalisation néolibérale de la France avec une offensive contre les chômeurs et un report de l’âge légal de départ à la retraite au-delà de 62 ans, comme le propose aussi Eric Zemmour.

Face à cela, Jean-Luc Mélenchon présente un programme alternatif en tous points. Un programme riche, complet. Comme le dit dans nos colonnes Clémence Guetté, responsable de ce programme, « L’Avenir en commun inclut 694 mesures qui visent toutes à permettre l’harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature ». Cette ambition est révolutionnaire tant le néolibéralisme, le productivisme et la monarchie présidentielle sèment le désordre et la tension partout. A cela, L’Avenir en commun répond démocratie radicale avec la 6e République, reconstruction de l’intervention publique au service de l’intérêt général par la planification écologique, réparation sociale et conquête de nouveaux droits par le partage des richesses et l’émancipation. C’est proposer un horizon de droit au bonheur et d’unité de la nation là où l’oligarchie financière privatise l’avenir et divise le pays.

Entre Macron et Mélenchon, c’est le choc des programmes ! L’enjeu de la présidentielle n’est pas de comparer les (maigres) forces de tel ou tel appareil en préparant déjà les législatives voire les manifestations et marches climat qui suivraient une nouvelle victoire néolibérale. Chacun doit être à la hauteur de sa responsabilité devant l’histoire du pays. Avec ce programme, la candidature Mélenchon offre le point d’appui le plus solide, le plus cohérent, le plus constant pour ouvrir un autre chemin. Un chemin d’union populaire dans lequel les partisans de la justice sociale, de la bifurcation écologique et de la refondation démocratique peuvent tous prendre leur place. Ce qui est en jeu, c’est la possibilité de la victoire populaire.

Matthias Tavel

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