La NUPES en tête du premier tour des législatives !

La Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale a réalisé un score historique ce dimanche lors du 1er tour des élections législatives. Première force du pays, n’en déplaise à Darmanin, avec plus de 6,1 millions de voix, elle réalise 26,83 % des suffrages.

C’est une déroute pour le Président de la République pourtant récemment réélu, dont le score est inférieur au premier tour de l’élection présidentielle de près de 3 points. Jamais une majorité présidentielle n’a été aussi fragile dans l’Histoire de la Vème République et a fortiori depuis l’inversion du calendrier qui a conduit à avoir des élections législatives qui succèdent à l’élection présidentielle dans une logique de « ratification ».

Ainsi, les candidats de la majorité présidentielle n’obtiennent que 5,9 millions de voix (25,6%), soit une baisse de -6,7% par rapport à 2017. A titre de comparaison, Nicolas Sarkozy après son élection en 2007 obtenait 45,6% aux législatives suivantes (20 points de plus) et 12 millions de voix. Même François Hollande obtenait 39,9% (soit 14 points de plus) et 11,5 millions de voix.

Tout cela est la conséquence logique d’une élection sans mandat de Macron, aggravant la crise institutionnelle et rendant d’autant plus urgent la fin de la Vème république et l’émergence d’une VIème République avec de nouveaux droits démocratiques. L’issue de ce second tour est indécise, tout dépendra des mobilisations différentielles de l’électorat de cet entre-deux tours. Et tous les indicateurs montrent que la majorité présidentielle est en grande difficulté et ne dispose d’aucun élan politique susceptible de lui donner la majorité « confortable » qu’elle appelle de ses vœux. Il est tout à fait possible que les seconds tour NUPES-LREM se transforment en un référendum pour ou contre Macron.

Deux handicaps majeurs pour le parti présidentiel : l’ampleur de la crise économique et sociale et les réponses complétement décalées de l’exécutif dans une situation d’inflation qui fait souffrir des millions de français. Ces thématiques sociales sont le talon d’Achille de la Macronie et elles se sont imposées de fait dans l’actualité politique. La constitution possible d’un front « anti-élitaire » entre 2 tours pour rappeler à Macron qu’il n’a pas et ne doit pas avoir les pleins pouvoirs, permettant à la NUPES d’emporter de nombreux seconds tours contre les candidats de Macron. Voilà pourquoi le pouvoir cherche à faire passer le message que le scenario est déjà écrit : tuer l’espoir d’un autre monde, voilà leur seule planche de salut.

La dynamique unitaire côté NUPES a porté ses fruits : l’hypothèse d’une autre politique est devenue crédible, possible, et ça change tout dans les têtes et dans les votes. Mélenchon Premier Ministre est bien toujours possible. 4 députés LFI au sein de la NUPES ont d’ailleurs été élus dès le premier tour. 2 députés réélus : Danièle Obono à Paris, Alexis Corbière dans la 7ème circonscription de Seine-Saint-Denis. 2 nouvelles députées à Paris : Sarah Legrain et Sophia Chikirou.

Les candidats de la NUPES sont présents au second tour dans 406 circonscriptions (incluant l’Outre-mer), à égalité avec La Majorité Présidentielle. En 2017, seulement 170 second tour avaient été possible pour des candidats LFI, EELV, PS ou PC.

Parmi eux, les députés LFI sortants font de très gros scores, signe d’une reconnaissance de leur immense travail pendant la précédente législature. Hormis les deux députés déjà réélus, les sortants sont tous confortés. Adrien Quatennens dans la 1ère du Nord recueille 52 % des voix, contre 19,32 % au premier tour en 2017. Ugo Bernalicis sur la 2ème du Nord 43,49 % contre 19,16 % en 2017. Eric Coquerel dans la 1ère de Seine Saint Denis 53,79 % contre 19 % en 2017, Bastien Lachaud dans la 6ème de Seine Saint Denis 56,61 % contre 19,35 % en 2017, Mathilde Panot dans la 10ème du Val de Marne 54,84 % contre 16 % en 2017, à très peu de voix chacun de l’élection au premier tour.

Dans la 11ème du 93, Clémentine Autain recueille 46,15 % des voix, contre 37 % en 2017. François Ruffin dans la 1ère de la Somme 40,02 % contre 24 % en 2017. Caroline Fiat 29,97 % contre 15,94 % en 2017. Loïc Prudhomme 44,89 % dans la 3ème de Gironde contre 19,02 % en 2017. Michel Larive 29,05 % dans la 2ème de l’Ariège contre 18,83 % en 2017. Jean-Hughes Ratenon 36,38 % dans la 5ème de la Réunion contre 17,38 % en 2017. Bénédicte Taurine 33,12 % dans la 1ère de l’Ariège contre 20,26 % en 2017.

Et même dans la 4ème des Bouches du Rhône, Manuel Bompard recueille 56,04 % des voix quand Jean-Luc Mélenchon faisait 34 % en 2017.

Pour ce dimanche 19 juin, seules 8 triangulaires auront également lieu. Ce nombre est toutefois en augmentation par rapport à 2017 (1 seule) et ce malgré la hausse de l’abstention. La moindre dispersion des voix et leur concentration sur les 3 blocs principaux a permis la qualification de 3 candidats dans ces circonscriptions. La NUPES est présente dans ces 8 triangulaires : dans le Lot et Garonne, les Hauts de Seine, le Tarn, la Dordogne et la Nièvre.

Les autres présences de la NUPES dans les seconds tours ont lieu sous forme de duels, principalement face à des candidats Majorité présidentielle dans 283 circonscriptions, contre le RN dans 61 circonscriptions, les Républicains dans 25 circonscriptions et plus rarement dans des situations plus particulières notamment dans les Outre-mer.

Rappelons que le bashing des médias mainstream et du gouvernement contre Mélenchon n’a pas toujours les effets escomptés. Et le retour de boomerang, notamment en termes de mobilisation du camp populaire, peut s’avérer cruel pour le pouvoir. A titre d’illustration, plusieurs duels symboliques peuvent tourner en défaveur du gouvernement. Ainsi, Amélie de Montchalin, ministre de la Transition Ecologique, se trouve en difficulté face au candidat NUPES. Elle accuse 7 points de retard à l’issue du 1er tour dans la 6ème circonscription de l’Essonne face à Jérôme Guedj. Ses qualificatifs d’anarchiste d’extrême gauche à son égard font sourire et sont surtout le reflet de sa grande fébrilité. Stanislas Guérini, ministre de la Fonction Publique accuse 6 points de retard à l’issue du 1er tour face à Léa Balage El Mariky, la candidate NUPES dans la 3ème circonscription de Paris. Même situation pour Clément Beaune face à Caroline Mécary, candidate NUPES dans la 7ème circonscription de Paris. Enfin, Rachel Kéké, la candidate NUPES devance l’ancienne ministre des sports Roxana Maracineanu dans la 7ème circonscription du Val de Marne avec plus de 13 points d’écart !

Avec des cartons plein dans certains départements comme la Loire Atlantique ou la Haute-Garonne, ou encore l’ancienne région Limousin ou de belles réussites comme la qualification dans 6 des 7 circonscriptions de la Réunion et 10 des 11 circonscriptions des Français de l’étranger, la dynamique NUPES s’est répandue sur l’ensemble du territoire. Il faut maintenant qu’elle déferle, chaque vote comptera : les abstentionnistes, les jeunes, les dégoutés de Macron, aucun ne doit manquer pour hisser autant de députés que possibles à l’Assemblée. Jusqu’à la victoire !

Raphael Knouch et Claire Mazin

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