« Ne renoncez jamais ! »

C'est une situation totalement inattendue, absolument inouïe. La déroute du parti présidentiel est totale et aucune majorité ne se présente. Nous avons réussi l'objectif politique que nous nous étions donné : en moins d'un mois, faire tomber celui qui, avec autant d'arrogance, avait tordu le bras de tout le pays pour être élu sans qu'on sache pour quoi faire.

La France s'est exprimée et il faut le dire, insuffisamment. Le niveau de l'abstention est encore beaucoup trop haut, cela signifie qu'une immense partie de la population ne sait de quel côté se tourner. Tant et si bien que les trois blocs apparus à la sortie de l'élection présidentielle continuent à être voisins dans des proportions quasi identiques. (…)

Mais c'est au total et avant tout l'échec électoral de la macronie. C'est l'échec, plus grave, l'échec moral de ces gens qui donnaient des leçons à tout le monde sans arrêt. Ils se prétendaient le barrage à l'extrême droite et ont eu pour principal résultat d'en avoir renforcé les rangs. Sur 65 face à face entre la Nupes et le Rassemblement national, les donneurs de leçons de la macronie ont été incapables dans 52 cas de donner une consigne claire. Cela les disqualifie dorénavant à faire des leçons de morale pour qui que ce soit.

Quel bon débarras d'avoir vu, après l’élimination de Monsieur Blanquer au premier tour, éjecter l’éborgneur Castaner et l’injurieuse Montchalin. Mon message ce soir, une fois de plus, est un message de combat. Des opportunités incroyables vont se présenter devant vous, et en particulier devant la jeune génération. Vous êtes celle qui appelle avec le plus de force à la rupture avec ce monde et ses règles d'organisation. Vous êtes celle des opportunités, parce que vous disposez d'un magnifique outil de combat dont vous aviez été privés pendant tant de temps. Cet outil, c'est la Nupes, ce sont ses parlementaires, ouvriers, ouvrières, salariés de tous ordres, de toutes les régions de France, arrivant par dizaines sur les bancs de l'Assemblée nationale. Le Macronisme ne s'est pas seulement mis en faillite lui-même, il a plongé le pays dans une impasse.

Tout à l'heure déjà, nous avons entendu qu'il s'agissait de « dépasser les clivages ». Il n'y a aucun clivage à dépasser avec nous parce que nous ne sommes pas du même monde. Nous ne visons pas les mêmes objectifs. Nous n'avons pas les mêmes valeurs. Nous ne croyons pas au même futur.

Quant à moi, je change de poste de combat. Mais mon engagement est, demeurera jusqu'à mon dernier souffle, dans les premiers de vos rangs, si vous le voulez bien.

Le grand jaillissement oui, celui de l'histoire profonde de la France des rébellions et des révolutions. Oui, ce grand jaillissement a dorénavant un visage, le visage de notre collectif, celui de l'Union populaire. Les défis les plus inouïs vont s'accumuler devant vous. Que ce soit le changement climatique, la grande crise financière…. Par quelque côté que vous voyez ce monde finissant, c'est à chaque fois des réponses fulgurantes qu'il faudra apporter.

Pas un instant nous ne renoncerons à l'ambition d'être ceux qui gouvernent ce pays et qui l'amènent à un autre horizon. Pas un instant les salariés ne baisseront les bras. Pas un instant les jeunes ne se diront fatigués de la lutte. Ne doutez pas de vous-même. Ne cédez jamais à l'impatience. Pensez que chaque difficulté a deux visages : celui qui s'oppose à vous et celui de l'opportunité qu'elle vous propose. Plus grands sont les bouleversements, plus grandes sont les opportunités.

Jean-Luc Mélenchon
Allocution du19 juin 2022

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