La culture : pilier de la République

Fermeture des librairies mais ouverture des FNAC ; fermeture des théâtres mais ouverture des banques. Les choix faits par Macron pour ce 2ème confinement sont révélateurs : l’art et de la culture sont pour lui et son gouvernement des biens de consommation non-essentiels.

Pourtant, comme le montre le député insoumis Michel Larive dans son livre riche d’Histoire et de perspectives Res-Cultura Res-Publica aux éditions Bruno Leprince, l’art et la culture sont au contraire consubstantiels à l’idée même de la République.  

Avec comme point de départ la création artistique : elle permet de développer les émotions, d’ouvrir l’imaginaire, et de déployer le champ des possibles. Les artistes doivent être soutenus par la puissance publique, pour que la diversité de leurs activités et de leurs points de vue, leur liberté de recherche et d’expression soient possibles.

La diffusion ensuite - via les salles de spectacles, les musées, les cinémas, les librairies- rend accessibles l’art et la culture. Le confinement ne serait pas si terrible grâce aux plateformes et au numérique puisque la culture est ainsi disponible chacun chez soi ? Mais c’est passer à côté de l’essentiel : « le primat ira toujours à la perception […] au rire, à l’exclamation, au frisson partagé. Le spectacle est une expérience commune, un bien commun »[1], guidé par des professionnels, que sont notamment les libraires.

La transmission aussi par l’éducation, pour que le citoyen ou la citoyenne en construction soit « récepteur curieux, perceptif et transmetteur, un agent de dissémination de l’esprit critique qui ouvre à l’argument, au discernement, au choix et à l’intelligence ». Il faut investir dans l’éducation artistique et culturelle pour donner le goût de la pratique et éveiller les perceptions, construire les interprétations. Transmettre par les médias également qui doivent connaître une révolution afin de sortir de « la dictature de l’instantanéité », de retrouver du fond et de l’esprit critique. Cela nécessitera un cahier des charges spécifique pour l’audiovisuel public, la limitation du nombre de canaux télévisés ou d’organe de presse appartenant au même propriétaire.

Le temps libre enfin qui permet à l’éducation populaire de « repousser la pression du temps économique ». La réduction du temps de travail, afin de s’ouvrir aux loisirs et à la culture doit être un objectif, contrairement à la vie qui nous est imposée par ce 2ème confinement où le travail est le cœur de l’existence.

Les artistes créent ce qui devient par la transmission et la mémoire le terreau de la chose commune, de la vie commune : la culture.

Claire Mazin


[1] Toutes les citations sont issues du livre Res-Cultura Res-Publica de Michel Larive

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