50 nuances de fascisme

Les violences qui ont émaillé le meeting de lancement de la candidature d’Eric Zemmour ont peut-être servies de révélateur pour certains : le polémiste s’inscrit bien dans la longue tradition du fascisme. Nul hasard à ce qu’une partie des plus violents représentants de l’extrême droite le rejoigne, comme un temps ils avaient suivi le parti de Jean-Marie et Marine Le Pen, ou fréquenté l’école de cadres de Marion Maréchal. Ce courant se structure et, conformément aux précédents historiques s’appuie sur des groupes factieux : les milices que sont les Zouaves ou Génération identitaires, ou bien encore les militaires qui avaient signé une tribune appelant à mots couverts à l’insurrection. Une partie du grand capital s’y retrouve et lui a offert de larges tribunes. Au-delà du cas Zemmour – dont l’historien Gérard Noiriel a magistralement montré le parallèle avec Drumont – on ne compte plus les présentateurs ouvertement poujadistes, et on ne s’étonne pas que le tenant de la doctrine du grand remplacement, Renaud Camus soit invité à présenter ses thèses sur la chaîne de Bolloré, Cnews.

Sur ces mêmes plateaux, l’agression des militant.e.s pacifistes de SOS Racisme a été niée, les victime devenant coupables. L’heure n’est pas à ergoter sur l’utilité de la démarche, la solidarité entre les diverses mobilisations antifascistes est de mise. Depuis quelques années heureusement que le mouvement anti-fa ré-actualise les formes d’autodéfense populaire. Les milices d’extrême droite dans de nombreuses villes s’en prennent aux locaux syndicaux et politiques, empêchent des représentations culturelles, perturbent les manifestations de soutiens aux migrants. Remercions ces camarades courageux qui se lèvent et font respecter la vie démocratique. Nombre d’entre eux, avec nous, ont activement œuvré pour empêcher leur implantation dans les gilets jaunes.

Pour autant nous savons que l’anti-fascisme ne peut être une fin en soi. La riposte à l’extrême droite demande qu’un projet de transformation radical et crédible s’y oppose. Il doit prendre en charge le désir de changement de régime politique comme les revendications sociales. La difficile, mais nécessaire, transition écologique ne pourra se faire que si elle est approuvée par le plus grand nombre car porteuse de mieux vivre, d’emplois et non de diminution du niveau de vie. Le front populaire était porteur de ces espoirs en 1936 en proposant le pain, la paix et la liberté. Le programme de l’union populaire prend en charge ces enjeux, inscrivant ensemble la transition écologique, les aspirations à la justice sociale et la 6° république. C’est la seule réponse cohérente à la menace fasciste.

Benoît Schneckenburger

Partager cet article...
Share on Facebook
Facebook
Tweet about this on Twitter
Twitter
Email this to someone
email