4 novembre 1904 : L’affaire des fiches
Un fichage politique des militaires, mené par une officine privée ? Le 28 octobre 1904, faisant écho à la presse, le député nationaliste Jean Guyot de Villeneuve dénonçait à la tribune le ministre de la Guerre, le général Louis André : il procéderait aux nominations sur le fondement de fiches de renseignement établies par la franc-maçonnerie. Lorsque s’ouvre la séance du 4 novembre, il brandit cette fois une preuve : un document portant l’écriture du ministre, qui renvoie aux fameuses fiches.
André se défend, suivi entre autres par Jaurès, qui affirme le droit de la République à s’assurer la loyauté de ses soldats. La tension monte. Soudain, alors que l’ordre du jour est mis aux voix, le député Gabriel Sylveton se rue vers André et le frappe. Les élus en viennent aux mains. Après une suspension de séance, Sylveton est expulsé manu militari.