Mélenchon présidons !
Jean-Luc Mélenchon vient de proposer sa candidature à l’élection présidentielle de 2022. Il le fait en sollicitant le parrainage de 150 000 citoyens. Nous en sommes ! Pourquoi ? Parce que Jean-Luc Mélenchon s'avance avec conscience de la gravité du moment pour le pays. Il le fait avec la volonté de défendre l’unité du peuple français dans la tempête. Et surtout avec l'ambition de déconfiner l'espoir d'un monde meilleur. C'est un signal envoyé à toutes celles et tous ceux qui veulent que cela change et qui construisent dès à présent un autre monde dans leurs luttes ou leurs engagements : nous ne sommes pas condamnés au duel Macron/Le Pen.
La politique d’Emmanuel Macron, le RN, la COVID-19, le terrorisme, le chômage de masse menacent notre pays d’une dislocation. Il faut y ajouter les risques que font peser un changement climatique hors de contrôle, une Union européenne pétrie d’égoïsme de classe et de domination de la droite allemande, une situation internationale qui a des aspects de poudrière. Face à cette sinistrose, le refus ne suffira pas. Il faut proposer un horizon positif.
L’enjeu n’est pas seulement d’exprimer une révolte, une colère, une insoumission. Il est à faire advenir une révolution citoyenne, c’est-à-dire non seulement la destruction du système actuel mais la construction d’une nouvelle France. Qu'on l'appelle alternance, alternative, changement peu importe, ce qui compte est d'ouvrir un nouveau chemin fait de démocratie, de justice, d'écologie, de mieux vivre.
Le pays en a besoin, la république en a besoin. Conjurer cette dislocation ne sera possible que par une puissante mobilisation collective et populaire. « Mélenchon présidons » n'est pas qu'un slogan. C'est une manière de voir la conquête du pouvoir et son exercice dans le moment historique. Le « chacun pour soi » ne mènera qu'au désastre : l'heure est à faire primer l'intérêt général, la solidarité, l'égalité, la fraternité. C'est la nécessité même pour gagner en convainquant un peuple qui ne veut majoritairement plus déléguer son pouvoir mais l'exercer par lui-même : la candidature Mélenchon, avec la perspective d'une assemblée constituante et de la 6e République, porte l'idée une rupture majeure avec l'exercice solitaire et autoritaire du pouvoir. C'est aussi vital pour qui veut gouverner demain face aux marchés financiers, à la Commission européenne ou au MEDEF. L'unité du peuple et sa mobilisation seront indispensables. Elles seront d'autant plus puissantes qu'elles reposeront sur l'enthousiasme de la lutte pour le droit au bonheur.
Face au chaos libéral et identitaire, c’est bien l’intérêt général qui est en cause, c’est bien l’unité populaire qui est à construire par un ample effort d’association, de fédération. C’est à ce prix que la victoire sera possible. Notre journal, qui change ce jour de nom pour devenir L'Insoumission hebdo, entend prendre toute sa part dans ce combat.
Matthias Tavel
