21 avril 1961 : Putsch à Alger

Du 21 avril au 26 avril 1961, plusieurs généraux de l’armée française font une tentative de coup d’État en opposition à la politique de négociation du gouvernement français. Ce coup d’État échoué marque le début de l’OAS : l’Organisation de l’armée secrète qui a pour objectif de lutter contre l’indépendance algérienne par l’action terroriste.

En juin 1960, des pourparlers ont lieu entre le gouvernement français et le Front de Libération national. Si ces négociations sont un échec, apparaît l’espoir d’un rappel du contingent et de la fin de la guerre d’Algérie. La CGT, la CFTC, le FEN et l’UNEF signent une déclaration commune afin d’appeler à des négociations entre le gouvernement et le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne -la branche politique du FLN). En octobre, l’UNEF organise une manifestation à la Mutualité « Pour la paix, par la négociation ». Si le FLN perd du terrain sur le plan militaire, il gagne en légitimité sur le plan politique. En décembre 1960, des manifestations importantes se multiplient à Alger et sont réprimées dans le sang (plus de 300 manifestants sont tués). Elles montrent l’attachement de la population algérienne à l’indépendance.   

Dans ce contexte, un référendum est organisé le 8 janvier 1961 en métropole et en Algérie. 75% des électeurs se prononcent en faveur de l’autodétermination. De Gaulle confirme sa nouvelle orientation en conférence de presse en affirmant : « la décolonisation est notre intérêt, et […] notre politique ». Face à cette politique, plusieurs généraux de l’armée décident de renverser de Gaulle. Le 21 avril 1961, le gouvernement général, l’aérodrome, l’hôtel de Ville et le dépôt d’armes d’Alger sont pris par les Bérets verts du 1er régiment étranger de parachutistes. Les généraux Challe, Jouhaud, Zeller et Salan ont pris possession d’Alger. Le gouvernement à Paris déclenche l’état d’urgence et le général de Gaulle met en œuvre l’article 16 de la constitution lui donnant les pleins pouvoirs. Sa prise de parole à la radio et à la télévision encourage les soldats du contingent qui s’opposent au putsch : ils refusent d’appliquer les ordres d’officiers putschistes et les arrêtent.

Si les putschistes se font acclamer une dernière fois à l’hôtel de ville le 25 avril, le putsch est un échec. Certains généraux sont emprisonnés, d’autres en fuite. 220 officiers sont relevés de leur commandement et plus d’une centaine passent en justice. La lutte contre l’indépendance algérienne va maintenant passer par l’action violente de l’OAS.

                                                                                                           Paul Brice

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