Asservis ou consentants ?

Chacun comprend désormais que nous souffrons à la fois d’un nouveau virus et d’une longue maladie, les politiques libérales qui ont sapé les services publics. Il y a désormais un an que le gouvernement sait que nous faisons face à une pandémie. Le 14 janvier 2020 l’OMS, averti par la Chine le 31 décembre, indique qu’il y a une transmission interhumaine du coronavirus. Puis vient l’Italie. Le gouvernement a choisi d’ignorer un temps. Puis ils ont menti. Sur les masques, en disant qu’ils ne servaient à rien – parce qu’ils ne les avaient plus. Sur les tests, affirmant qu’ils allaient lancer des campagnes massives, dont on attend toujours des traces, remplacées par des tentes proposées par les pharmacies. Sur le vaccin, ils nous accusent de le refuser parce qu’ils n’ont pas anticipé. En un an ils n’ont ouvert aucun hôpital, aucun lit, aucune structure, là où en Chine, en Grande Bretagne cela a été fait dès les premières semaines.

Et pourtant ils prétextent toujours la méconnaissance pour justifier leur pilotage à vue. Le Directeur général de la santé est à l’origine de la pénurie de masques. Il aurait dû être sanctionné, ou renvoyé à une mission moins décisive, il est confirmé dans son poste. Les inconstances du ministre de l’éducation pourraient être risibles, mais comme il remplit sa lettre de mission de transformation de l’éducation nationale, il a carte blanche. Les décisions autoritaires s’amoncèlent et le gouvernement « en guerre » prend ses décisions en conseil de défense, échappant à tout contrôle démocratique. Il est vrai, qu’en temps de guerre, la censure s’impose et la contestation finit souvent au conseil de guerre. Aujourd’hui des médias serviles relaient semaine après semaine les injonctions gouvernementales sans une once de critique. Cette pandémie est prétexte à notre asservissement. Comme dans les meilleures dystopies, le premier ministre « chargé du déconfinement » est celui qui égraine ses leçons morales pour nous rendre responsables de leur incurie, et confine méthodiquement : désormais nous n’avons plus d’autres droits que travailler et consommer. Fini la culture, même les musées sont fermés. Fini la convivialité, le couvre-feu nous cloître dans l’isolement du foyer, de la famille – pour le mieux, tant pis pour les isolés.e.s, étudiant.e.s, précaires… La police se voit dotée de droits inédits, les drones, hors de toute légalité, nous traquent.

Mais de cet asservissement, n’en sommes-nous pas un peu responsables ? On connaît la métaphore de la grenouille qui s’habitue à l’eau qui chauffe jusqu’à bouillir. Depuis mars nous avons consenti. Nous-nous sommes « autorisés » à limiter nos déplacements. Nous-nous habituons à vivre en état d’urgence. Dès lors l’extrême droite et les conspirationnistes risquent de récupérer une exaspération croissante. Il est temps de proposer une contestation rationnelle et volontaire de la gestion macronienne de la pandémie.  

Benoit Schneckenburger

Crédit image : StarGladeVintage de Pixabay 

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