3 octobre 1935 : L’Italie envahit l’Éthiopie

Le 3 octobre 1935, 200 000 à 500 000 soldats italiens traversent la frontière depuis l’Érythrée (colonie italienne) afin d’envahir l’empire éthiopien. Le casus belli est une fusillade à Welwel en décembre 1934 à la frontière la Somalie (autre colonie italienne) et de l’Éthiopie.

Cette invasion s'inscrit dans la longue histoire coloniale italienne. En 1890, l’Italie colonise l’Érythrée, et, en 1920, la Tripolitaine et la Cyrénaïque (deux régions de l’actuelle Libye). La même décennie, elle envahit la Somalie. Dans les années 1928 – 1930, elle exerce dans ces deux derniers territoires une domination particulièrement violente : marches forcées, déplacements de populations, exécutions et internements les évaluations du nombre des morts vont de 100 000 à 1 million de personnes. Sous le mot de « pacification ( !) » se cache un plan de construction de villages destinés à accueillir des fermiers italiens. Mussolini mettait alors en avant le rêve d'un retour à une grande Italie. Son projet colonial vise à refonder un vaste empire en établissant son hégémonie en Méditerranée mais aussi dans la corne africaine.

En Éthiopie la colonisation vise l’accès aux matières premières, de castes terres agricoles et le contrôle d'un pays majoritairement chrétien. La guerre qui y est menée est d'une grande violence. Les troupes italiennes utilisent des armes chimiques comme l'Arsin, le gaz moutarde ou le phosgène. Les atrocités se multiplient. La population est internée dans des camps, les prisonniers meurent de faim et de maladies. L’Italie n’hésite pas à viser les installations de la Croix-Rouge. Lors de cette guerre et pendant la colonisation, 760 000 Éthiopiens sont tués soit 15% de la population.

Bien que proclamant la victoire le 5 mai 1936, l’Italie fasciste doit faire face à une résistance éthiopienne jusqu’à la seconde guerre mondiale. Le contrôle italien sur le pays n’est qu’incomplet et le gouvernement provisoire éthiopien, dirigé par Emrou Haïlé Sélassié décide de mener une guerre de guérilla.

Malgré l’appel de l’Éthiopie à la Société des Nations (SDN), celle-ci ne prend pas position dans la fusillade de Welwel. Elle condamne cependant l’invasion en octobre et désigne l’Italie comme responsable de l’agression. Des sanctions sont mises en place comme l’interdiction d’importation de matériel militaire à l’Italie. Ces sanctions se limitent cependant aux nations membres de la SDN. La SDN ne parvient pas à arrêter l’agression italienne. De leur côté le Royaume-Uni et la France cherchent à ménager l’Italie pour éviter qu’elle ne se rapproche de l’Allemagne. En vain.

                                                                                                              Paul Brice

Partager cet article...
Share on Facebook
Facebook
Tweet about this on Twitter
Twitter
Email this to someone
email