Travailler plus pour gagner moins

La réforme des retraites présentée mercredi par le gouvernement est un véritable rouleau compresseur contre le travail : âge légal de départ repoussé de 60 à 62 ans, durée de cotisations relevée à 41,5 annuités, droit à la retraite à taux plein repoussé à 67 ans. Les salariés, à commencer par les ouvriers et les femmes, subiront ainsi une double peine : travailler plus pour gagner moins. D’autant que les mesures sur la pénibilité relèvent d’une grossière aumône. Choisis « individuellement » parmi les invalides et victimes d’accidents du travail, à peine 10 000 salariés pourraient ainsi partir avant 62 ans.

Les fonctionnaires sont aussi touchés de plein fouet. L’augmentation de leurs cotisations diminuera leur salaire net. Et elle ne rapportera rien au régime de retraites par répartition. Un véritable plan d’austérité que le pays va durement payer ! Sans oublier que le relèvement de l’âge légal va faire exploser le nombre de chômeurs âgés.

L’injustice de cette réforme est résumée par un chiffre : 90 % des efforts seront supportés par les travailleurs et 10 % seulement par le capital et les hauts revenus. Ces derniers ne paieront que 4 milliards d’euros sur les 42 milliards de besoin à couvrir à l’horizon 2018. Ces 4 milliards sont dérisoires comparés aux 30 milliards d’euros par an de baisses d’impôts distribuées par la droite aux plus riches depuis 2002.

Comme la réforme Fillon de 2003, qui devait garantir l’équilibre jusqu’en 2020, cette réforme sera aussi inefficace. Elle ne rétablira pas l'équilibre des comptes en 2018 comme elle le prétend. Faute de dégager des ressources nouvelles en partageant les richesses, le gouvernement a trouvé une astuce. Il veut éponger les déficits qui vont s’accumuler jusqu’en 2018 avec le Fonds de réserve des retraites, qui n’était pourtant destiné qu’à équilibrer les régimes à partir de 2020. Le gouvernement continue ainsi le dépeçage des ressources publiques. Il prépare la faillite générale du système par répartition. Et son remplacement par la capitalisation.

Face à un tel rouleau compresseur, nous portons un double mot d’ordre. Nous exigeons le retrait du projet de réforme du gouvernement dans les mobilisations du 24 juin puis de la rentrée. Et nous nous engageons à abroger ces mesures si un gouvernement du Front de Gauche arrive au pouvoir en 2012.

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