Enseignement Supérieur et Recherche, la gabegie de Saclay.

Emmanuel Macron s’est déplacé mercredi 25 octobre sur le Plateau de Saclay pour y faire l’éloge d’un futur « MIT à la française » autour de deux universités, l’Université Paris-Saclay et NewUni, une « université » confédérale ne regroupant que des grandes écoles. Derrière les discours volontaristes et l’injonction à progresser au classement de Shanghaï, se cachait mal le désastre sur lequel a débouché ce projet emblématique des restructurations de l’enseignement supérieur et de la recherche en France depuis quinze ans. Car ce discours, y compris dans ce qu’il est censé avoir de plus neuf, a déjà été entendu plus d’une fois sur ce plateau de l’Essonne.

Saclay devait regrouper dans un seul établissement l’université d’Orsay, fleuron des mathématiques françaises, Polytechnique, CentraleSupélec, le Commissariat à l’Energie Atomique, HEC et une flopée de grandes écoles et de laboratoires CNRS parmi les plus prestigieux du pays, en lien étroit avec un réseau de grandes entreprises privées, notamment dans le domaine du numérique et de la biochimie.

Onze ans et 5 milliards d’euros après le début des travaux, le plateau encore en chantier a des allures de ville-fantôme taillée pour l’automobile et mal intégrée dans le tissu urbain de l’Essonne et de la région parisienne. Sur le plan institutionnel, la guerre entre Polytechnique et l’université d’Orsay a paralysé le projet. Dans les classements, Orsay continue à progresser discrètement et Polytechnique à dévisser, faute d’un enseignement aux prises avec la recherche. L’« X » forme aujourd’hui essentiellement des futurs grands patrons… Quant au label « Université Paris-Saclay », lancé en 2014, il n’est reconnu par aucune instance internationale.

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