Électricité : Comment sortir de la crise

L’électricité est une onde qui circule, sur des réseaux interconnectés à l’échelle européenne reliant des centrales de production à des consommateurs. Si la production sur le réseau n’est pas égale à chaque instant à la consommation, la fréquence de l’onde sort des normes et peut entraîner, sans action rapide, le black-out. Cet équilibre parfait doit être maintenu en dépit de nombreux aléas (par exemple, consommation comme production dépendent fortement de la météo), sans grande possibilité de stockage ou d’adaptation de la consommation. Ces caractéristiques font du système électrique l’un des systèmes industriels les plus complexes qui soit et un système coopératif par nature : toutes les briques de ce système - chaque centrale et chaque ligne du réseau - doivent se coordonner de manière très précise pour obtenir cet équilibre au moindre coût. Cela ne laisse aucune place à la concurrence, d’autant plus que les investissements, pour construire les centrales comme le réseau, sont très lourds et se font sur plusieurs décennies. Il faut donc être capable de planifier et de garantir les revenus à très long terme, à l’opposé de ce que permet un marché. De plus, l’électricité est un bien de première nécessité dont il faut garantir l’accès pour tous, pas une marchandise comme une autre.

Pourtant, ces caractéristiques n’ont pas résisté au rouleau compresseur européen, imposant en 1996 la mise en concurrence du gaz et de l’électricité, comme elle l’a fait pour le Rail, la Poste et les Télécoms. L’ancien monopole public d’EDF, à l’époque couplé à GDF, a progressivement été affaibli : il a d’abord été découpé pour isoler dans deux filiales, RTE et ENEDIS, la gestion du réseau, resté en monopole.

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