Comme un air de 2020

Ces quelques jours de début 2021 auraient pu passer le casting pour le zapping de 2020. Tout y est, en condensé et avec effet grossissant.

L’épisode de la vaccination rappelle ceux des masques et des tests : navigation à vue, impréparation et tentatives de justifier le désastre. A force de prendre des décisions en fonction de l’opinion, le retour de boomerang était inévitable. L’organisation d’une campagne de vaccination à grande échelle avec des contraintes logistiques importantes ne s’improvise pas. Mais la planification et l’anticipation sont tellement hors de l’univers mental de la start-up nation que tout est fait du jour pour le lendemain. Il faut dire que pour rattraper les choses, Macron, au mépris des compétences disponibles des logisticiens du pays, fait appel à des cabinets de conseils nord-américains : la honte.

Les français n’ont pas un problème avec le vaccin, ils ne font pas confiance au gouvernement, nuance. On a du mal à leur donner tort. Et ce n’est pas l’invention du « collectif citoyen », tiré au sort pour donner son avis sur la vaccination qui va changer la donne. Après le conseil de défense qui se saisit, sans une quelconque légitimité démocratique, des questions sanitaires comme en 2020, c’est un nouveau contournement des institutions du pays. C’est pourtant bien au Parlement que doit revenir le contrôle du gouvernement.

Quel crédit d’ailleurs donner à ce nouveau machin proposé par Macron, celui-là même qui enterre une à une toutes les propositions de la convention citoyenne pour le climat après avoir juré de les reprendre, ou qui en parallèle, fait passer le fichage des citoyens pour leurs opinions politiques ou syndicales dans le droit. Son temps de réaction devant l’intrusion des partisans d’extrême-droite de Trump au sein du Capitole, en dit long sur son attachement, fusse-t-il symbolique, aux institutions démocratiques.

Non, c’est confirmé, il ne faut rien attendre de ce gouvernement, ni de 2021 en dehors de ce que nous ferons nous mêmes. Il faut construire. Construire méticuleusement et avec sérieux, en s’appuyant sur les formidables compétences et envies des citoyennes et citoyens de ce pays pour faire autrement. Préparer les lois qui permettront de créer un pôle public du médicament avec les financements nécessaires pour garantir l’indépendance de la France en matière de santé publique. Travailler les alternatives concrètes à l’organisation actuelle, à bout de souffle, de l’hôpital public. Réfléchir à comment former et recruter rapidement des aides à domicile, des infirmières et des médecins, des enseignants. Remobiliser et convaincre, partout où l’on peut, qu’un avenir en commun est possible, et dès 2022. Nous sommes pour !

Claire Mazin

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