Education : Sélection au bonheur du privé

La seconde rentrée du quinquennat Macron est la première véritablement préparée par le nouveau pouvoir. On y lit ainsi l’orientation profonde de la politique éducative macronienne. Quelques mois après son lancement, l’opération Parcoursup montre à tous son vrai visage : un redoutable plan de marchandisation, ainsi que nous l’analysions dès le premier jour (1).

Fin août, plus de 60 000 bachelier.e.s demeuraient sans aucune affectation dans le supérieur. Plus de 110 000 avaient reçu une réponse mais ne l’avaient pas accepté car sans rapport avec leurs souhaits. Un fiasco, plus marqué encore en comparaison avec le précédent système, APB, dont l’incapacité supposée fut systématiquement convoquée par la majorité pour justifier sa politique (2).

Si Parcoursup est un désastre, aggravé comme le montrent les récits de lycéen.ne.s automatiquement désinscrit.e.s au cœur de l’été, pour les partisan.ne.s de la privatisation de l’éducation, les effets de la plateforme gouvernementale représentent une véritable aubaine. En effet, en introduisant le principe de sélection à l’entrée de l’université, plutôt qu’en investissant pour ouvrir les places nécessaires au nombre grandissant de lycéen.ne.s, le gouvernement a ouvert aux appétits marchands un marché considérable. Début août, 18,9% des bachelier.e.s, soit 153 000 jeunes, avaient fait le choix de se désinscrire de Parcoursup. Sous-dimensionnée, opaque, lente et au final angoissante pour les élèves et leurs familles. Une manne pour un secteur privé qui connaît une croissance spectaculaire depuis déjà plusieurs années. Entre 1998 et 2016, l’augmentation des inscrit.e.s dans l’enseignement supérieur privé fut de 87,9% contre 13,9% dans le public. Le nouvel apport engendré par Parcoursup gavera encore davantage les actionnaires des établissements du « privé lucratif »(3) et des banques, acteurs du florissant marché de l’endettement étudiant.

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