Rachat de Twitter : Mainmise du capitalisme sauvage sur un canal de diffusion et d’information mondial
Le 28 octobre dernier, la plateforme de microblogging Twitter Inc. a été rachetée pour 44 milliards de dollars à la suite d’une OPA hostile d’Elon Musk. Ce rachat doit être analysé sous l’angle financier et des enjeux liés à la maîtrise d’un canal de diffusion et d’information par une grande fortune afin d’y répandre sa vision du monde expansionniste et déterministe.
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Sous pression financière, Twitter doit dégager des bénéfices pour Musk
Rachetée pour être sortie de la Bourse, l’entreprise privée a réalisé son opération à l’aide de plusieurs acteurs. D’abord sur les fonds propres du milliardaire en injectant 12,5 milliards de dollars en actions Tesla pour garantir son opération. Ensuite, 5,2 milliards de dollars ont été injectés par des grandes fortunes et autres fonds d’investissement : Larry Ellison (co-fondateur de l’éditeur informatique Oracle, 1 milliard de $), la Qatar Holding (contrôlé par le fond souverain qatari Qatar Investment Authority), la plateforme de cryptomonnaies sino-canadienne Binance (500 millions de $) et le prince saoudien Al-Walid ben Talal (35 millions d’actions). Enfin, 13 milliards de dollars ont été soldés par des prêts bancaires : essentiellement Morgan Stanley (3,5 Mds $) ainsi que deux banques françaises, BNP Paribas et Société Générale.